dimanche 29 novembre 2015

Rencontre et visite à la Manufacture des grès et poteries de Digoin

La section de BTS1 CAIC design céramique, est conviée à une visite de présentation et d'immersion au plus près des contingences techniques et marketings de l'entreprise porteuse du projet de workshop. 



Mme Jourdain-Gros, l'entrepreneuse à l'origine de la reprise de la Manufacture de Digoin, nous convie à venir tant que nous sommes en phase d'amorçage de la démarche de projet. La rencontre s'articule sur plusieurs axes importants pour les étudiants :
  • s'imprégner des lieux, de son histoire architecturale, technique et humaine
  • prendre conscience de toute la dimension patrimoniale de l'existant 
  • rencontrer et échanger avec le personnel, 
  • prendre la mesure des process techniques utilisés, de l'outillage, du savoir faire humain
  • discuter des objectifs, des orientations de production et marketing de l'entreprise... et des moyens mis en oeuvre pour y parvenir  


Une partie des bâtiments de production de la manufacture



Les bâtiments de la direction




L'atelier des moules et modèles plâtres




Un des postes de fabrication par calibrage manuel


Les moules avec les futurs plats en séchage




Emaillage par trempage


Défournage et emballage




La zone de fret et de préparation des colis




Visite de la Manufacture des grès et poteries de Digoin par la section de BTS CAIC de Longchamp. from vincent protoy on Vimeo.

jeudi 5 novembre 2015

Rencontre avec la designer Marie Deley pour une masterclass



Une masterclass sur :  une vision prospective autour de la mise en synergie des savoirs faire locaux avec le design contemporain, produire local et exporter au niveau national et à l'international.


La designer Marie Deley introduit sa collaboration avec le lycée Henry Moisand, et la section de première année BTS CAIC, par une masterclass.
Elle a exposé aux étudiants son parcours d'étude, ses débuts dans la profession de designer, son positionnement personnel et ses travaux en cours. Elle a développé aussi sur son travail de conception de moulages et de packagings pour la chocolaterie de luxe, dont certains M.O.F.



L'exposé de son cursus fut l'occasion d'échanger avec les élèves des différentes section de BTS, BMA et BT AA qui s'interrogent sur les débouchés post scolaire, en particulier dans les métiers du design et des métiers d'art. Le regard critique de quelqu'un fraichement émoulu d'une école d'art et confronté aux problématiques de tout jeune créateur d'entreprise free lance, fut instructif à plus d'un point pour nombre d'étudiants qui se destinent à ce parcours souvent semé d'embuches.







Elle exposa ses réflexions et analyses du contexte économique, entrepreneurial etc... et les liens qui se tissent entre donneurs d'ordre / commanditaires et créatifs, en particulier au  niveau local. Car un de ses chevaux de bataille, est de justement vouloir intervenir au niveau régional, sur des circuits courts et de proximité, en tentant de faire inter-agir les acteurs locaux de la création.
Sa philosophie est d'essayer de répondre à des demandes en mettant en synergie les savoirs faire artisanaux les plus 'anciens' (bourrelier, ébéniste, tailleur de pierre etc...) avec les technologies les plus modernes (découpe et gravure laser par exemple) afin de servir au mieux le produit et le client. Ces savoirs, elle tente de les mobiliser de manière à générer un concept lié à la notion de terroir, avec une meilleure maîtrise des process de mise en oeuvre, et de la qualité... mais aussi pour une meilleure gestion spatiale et temporelle de la fabrication.









Citeaux Aux Echardons table à histoires

Un plateau, 4 mètres de long pour un mètre de large, voici le point de départ du travail de Marie Deley devant imaginer un piètement et mise en valeur de l’œuvre.
En réponse, elle imagine un imposant pied en porte-à-faux venant mettre en équilibre visuel cet imposant plateau, de manière à le rendre plus aérien. La pierre elle, sert de contrepoids pour maintenir le plateau de 260 kg à l’horizontal. La cage de métal est enfin recouverte de cuir pour le côté traditionnel et esthétique.



C'est grâce à ce genre de réflexion que Marie Deley se rapproche d'acteurs économiques locaux, comme la Manufacture des grès et poteries de Digoin, qui partagent la même philosophie et les mêmes ambitions : agir localement pour exporter au niveau national voir international.

      
 


dimanche 1 novembre 2015

Céramique, design et métiers d’ art : le renouveau d’un patrimoine culturel et industriel

Du 2 novembre 2015 au 30 mai 2016

Projet mené par l’équipe pédagogique de BTS Concepteur en Art et Industrie Céramique 1ère année du lycée de la céramique de Longchamp.
Céramistes : M. Rémy Lacroix, Mme Fanny Breton
Arts appliqués :  Mme Florence Hounnou, M Vincent protoy
Les enseignements généraux : Mme Monique Emery,  Mme Chantal Bonnot, Mme Marie-Hélène Noël, M. Samuel Pedro

Créateur et intervenant en design : Mme Marie Deley
Partenaire industriel : Manufacture des grès & poteries de Digoin, Mme Corinne Jourdain-Gros
  

Le BTS céramique de Longchamp, savoir faire traditionnel et design tendance


Les étudiants du BTS du lycée de la céramique de Longchamp se confrontent à une problématique industrielle contemporaine, avec le concours d’une jeune designer, Marie Deley.

La section BTS design céramique du lycée Henry Moisand à Longchamp se lance dans un nouveau défi créatif, dans le cadre d’un workshop/masterclass. Afin de mieux cerner les contingences liées aux métiers d’art et à l’industrie céramique contemporaine, une immersion est organisée autour d’une réflexion globale sur le devenir de la céramique industrielle dans l’hexagone, son rayonnement dans et hors de nos frontières. Un projet s’organise entre une chef d’entreprise qui veut allier savoir-faire traditionnel et céramique contemporaine en France, une jeune designer oeuvrant pour l’éco-design, et les élèves du lycée.


Allier les savoirs pour mieux envisager l’avenir 
Depuis 1875, la Manufacture des grès et poteries de Digoin perpétue son savoir-faire en fabriquant exclusivement des pièces en grès, pour conserver, préparer, cuire, mijoter. Ces objets culinaires symbolisent un art de vivre simple, curieux, élégant et éclectique. Avec la reprise de l’entreprise en 2014, un ‘pari fou’ est en train d’être réalisé par Mme Jourdain-Gros ; la Manufacture vient de sortir sa première collection, MD 1875, qui traduit l’art de vivre d’aujourd’hui avec des ustensiles culinaires traditionnels, témoignage d’un savoir-faire séculaire légendaire. Ces objets sont fabriqués dans les ateliers situés en Bourgogne par des hommes qui ont un vrai savoir-faire et un amour de leur métier. Chaque pièce est unique car toutes sont façonnées et émaillées à la main. Ces objets traversent le temps pour (re)devenir des ustensiles indispensables en (re)donnant vie à de nouveaux usages.

C’est par l’entremise d’une jeune designer, installée sur la place de Dijon, que s’est mis en place ce partenariat. Mme Marie Deley, car c’est d’elle dont il s’agit, avait dans son carnet d’adresses la Manufacture de Digoin, entre autres parce qu’elle partage avec Mme Jourdain-gros, une certaine vision du design contemporain et des métiers d’art. Sollicitée, Mme Deley a répondu favorablement à la demande de collaboration faite par Vincent Protoy, enseignant en arts appliqués au lycée des Métiers de la Céramique pour la classe de première année de BTS Concepteur en Art et Industrie Céramique.

Le projet va se structurer autour de cette vision commune de la création céramique, afin que la démarche puisse s’appliquer dans le cadre d’une pédagogie opérante. Mme Corinne Jourdain-Gros sera la « cliente », et la Manufacture servira de socle d’expérimentation et de réflexion. Mme Marie Deley sera la maître d’oeuvre de ce projet en vraie grandeur. Elles vont établir le cahier des charges en fonction de l’ADN de l’entreprise, et du nouveau branding de marque que la Manufacture de Digoin met en place. Quant aux étudiants, ce sera à eux d’insérer cette demande dans une recherche technique originale et de faire montre d’inventivité et de création dans un cadre à la définition précise.

L’ensemble de l’équipe enseignante est mobilisée sur ce projet afin d’instaurer ce dialogue : depuis la pratique plastique et la conception design ; jusqu’à la mise en oeuvre des formes et des matières au sein des ateliers du lycée de la céramique. Les professeurs d’enseignement général sont bien sûr associés : gestion, communication écrite et langues étrangères, physique et chimie.

Ce projet qui démarre maintenant verra sa concrétisation au début du mois de mai. Il devrait être suivi par France 3 et nous l’espérons rapporté par la presse spécialisée. Une présentation au public des réalisations est prévue au terme de cette expérience. 


La manufacture des grès & poteries de Digoin
La fabrique des grès & poteries de Digoin est à l’origine une entreprise artisanale et familiale fondée en 1875, au bord du canal du centre en Bourgogne. La pâte de grès, fabriquée intégralement dans les ateliers de la manufacture, est issue de matières minérales originaires de France. Ce grès, d’une grande étanchéité, est très tôt destiné au stockage de produits alimentaires bruts (lait, huile etc...) ou à la conception et stockage de produits de bouche (salaisons, vinaigre etc...).
C’est en connaissance de cause que Mme C.Jourdain-Gros  se lance dans ce défi en 2014 : reprendre la Manufacture. Après 20 années passées dans le marketing et la communication chez Publicis, elle passe un MBA avec en guise de mémoire, un ouvrage sur les manufactures françaises de l’art de vivre et leur savoir faire ancestral.
Avec ses 10 salariés, la nouvelle directrice désire s’attaquer à des marchés de niche : apporter une dose de modernité pour toucher une nouvelle clientèle , entre autres, à l’export vers l’Asie et les USA.
 


 






Les artisans de la manufacture apportent un soin minutieux à la fabrication des ustensiles. Depuis la conception des modèles et des moules en plâtre jusqu’à leur façonnage et leur finition.

Collection MD 1875, bleu de gris



 
Collection MD 1875, fève tonka


 
Collection MD 1875, fève tonka


  
Collection MD 1875, encre bleu nuit



Collection MD 1875, moutarde jaune





Marie Deley
Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne, Marie est designer indépendante depuis 2012.
Ces collaborations vont des maisons de vin de Bourgogne, aux chefs étoilés de la région, en passant par des manufactures de céramique centenaires. Elle conçoit également des emballages et moules de coulée pour les chocolateries haut de gamme françaises et internationales. Dans d’autres secteurs, elle a créé, en pierre de bourgogne,  une série d’objets destinés à la dégustation des vins. Son inspiration à mettre en œuvre différents matériaux pour constituer un ensemble harmonieux, à la limite de l’équilibre, est très prometteuse.



Dans son travail de création, Marie Deley a le désir d’adhérer à une nouvelle approche du design, plus respectueuse et regardante sur les matériaux utilisés, et les process de mise en oeuvre. Elle tente de favoriser les liens qui rapprochent l’humain, les savoir-faire, la noblesse des matériaux. Ses démarches essayent de redonner du sens au terme de ‘terroir’, mais en tant que gage de qualité et d’ouverture pour les créations qui en découlent.
C’est en partie grâce à cette philosophie, qui la rapproche des métiers d’art, que Marie Deley a accepté de collaborer à ce workshop. Elle a ouvert son carnet d’adresses, et son intérêt pour la céramique et les savoir-faire patrimoniaux, ont fait que la Manufacture des grès & poteries de Digoin a su se laisser convaincre de participer aussi à cette expérience de création transversale.


moutardier de table, pour une grande marque traditionnelle locale



service pour un chef étoilé




coffret de luxe pour les vins de la maison Albert Bichot


coffret de service à vin en pierre de bourgogne

http://www.mariedeley.com/



Le projet pédagogique 
L’équipe d’enseignants de la section de BTS1 du lycée souhaite faire travailler les étudiants de 1ère année sur un projet de type ‘professionnel’ transversal, en se confrontant aux différents acteurs : du designer/créateur, à l’entreprise/concepteur. Cet exercice d’application veut donc aborder les problématiques d’une demande se rapprochant d’un contexte professionnel dans lequel pourraient être amenés à travailler les étudiants.
En fin de projet en mai 2016, la Manufacture des grès & poteries de Digoin, pourra choisir un des projets d’étudiant, s’il y a lieu, et pourrait être amenée à l’éditer à son compte. L’étudiant lauréat serait convié au prochain salon de MAISON et OBJET, sur le stand de l’entreprise bourguignonne.

Ce travail servira de cadre et de support, pour chacun des enseignants, afin d’y dispenser ses cours spécifiques tout en étant en liaison étroite pour la cohésion du projet. C’est un exercice d’application, qui permettra d’associer les acquis de l’année, dans les différentes disciplines, de créer un fil directeur plus concret sur un thème de travail précis et autour de contraintes particulières. Un des buts principaux est d’amener les étudiants à mieux percevoir les liens transversaux indispensables existants entre les différents enseignements, tout en proposant une démarche de design globale cohérente et pertinente, depuis la prise en compte d’un cahier des charges, jusqu’à la réalisation d’un prototype de validation.
Un tel partenariat doit être considéré comme une ouverture sur le monde professionnel, ses contraintes et attendus. Mais il doit aussi être pris comme une opportunité offerte aux étudiants pour s’enrichir culturellement, aussi bien d’un point de vue technique qu’historique. Ce doit être un moment d’échange, où des vécus et des expériences peuvent se transmettre.

Afin de répondre à ce projet, l’équipe a voulu orienter sa réflexion autour d’une problématique portée par Mme C.Jourdain-Gros, de la Manufacture de Digoin, et la designer M.Deley, en se coulant dans la philosophie de l’entreprise renaissante. Thème qui s’inscrit dans un questionnement fort, autour du patrimoine industriel, technique, culturel, des savoir-faire et de leur pérennisation dans une nouvelle forme de modernité.
L’équipe projet a donc pensé travailler, sur une démarche qui intègre les spécificités techniques, esthétiques et humaines de la manufacture ; donc en se basant sur l’existant, l’ADN de l’entreprise et ses ‘plus produit’. Mais le projet se cale aussi sur une démarche prospective déjà engagée. Elle vise à mêler tradition et modernité, afin de créer des objets qui ont un supplément d’âme en redonnant vie à de nouveaux usages.
Nous avons donc élaboré avec Mme C.Jourdain-Gros et Mme M.Deley ce projet d’étude autour de la conservation alimentaire, en ayant comme objectif de soumettre au final les propositions à la Manufacture des grès & poteries de Digoin.


Interventions pédagogiques et techniques
Mme Marie Deley et Mme Corinne Jourdain-Gros, auront en charge la création et validation d’un cahier des charges, et seront en posture de commanditaires des pièces dans le cadre d’un projet proche d’une commande professionnelle.
Mme Deley viendra au lycée afin d’échanger avec l’équipe pédagogique et les élèves. Elle expliquera ses démarches créatives et les spécificités du travail de designer aux élèves. Puis elle suivra l’évolution des travaux. Nous nous rendrons à Digoin afin de rencontrer Mme Jourdain-Gros et son équipe. Elle nous fera visiter l’entreprise,  tout en expliquant sa vision managériale actuelle et son approche marketing afin de redresser la manufacture.
Neuf rendez-vous sont déjà prévus au lycée pour la mise en place et le suivi des travaux autour du bureau de création et d’étude et deux rendez-vous à Digoin. A cela s’ajoutent la masterclass en amont du projet et le travail de conception du cahier des charges.
Les étudiants du lycée auront aussi la possibilité de postuler pour des stages en entreprise au sein de la Manufacture des grès & poteries de Digoin.

dimanche 19 avril 2015

Quand le concept prend forme...

Les derniers projets arrivent à leurs phases de prototypage dans les deux modules du bureau de conception.

Les étudiants sont dans leurs dernières semaines de cours avant le début des épreuves ponctuelles et les oraux devant jury. Ils doivent gérer au mieux le peu de temps qu'il leur reste afin de concrétiser, dans la matière,  les créations élaborées précédemment sur papier, et via des maquettes d'étude.
Les étapes et les process sont longs et délicats à mettre en oeuvre, même avec l'encadrement, l'aide et l'omniprésence des enseignants en atelier.

  • Il faut tout d'abord réaliser les moules en plâtre, à partir des roughs, géométraux et maquettes réalisés en amont.













  • Après quoi, on peut passer à la phase de coulage des prototypes, avec le matériaux choisi (grès blanc, porcelaine etc...) dans ces moules en plâtre. On verse de l'agile liquide (barbotine) dans un moule creux. Après quelques dizaines de minutes, le plâtre du moule a absorbé assez d'eau pour que la barbotine, au contact de ces parois, durcisse. On peut alors vider la barbotine qui est encore liquide. Il faudra encore attendre quelques heures avant de pouvoir procéder au démoulage de la pièce.







  • Quelques heures après le coulage  et le vidage du surplus de barbotine, l'argile a un peu durci en séchant, et a perdu de son adhérence. Il devient possible de séparer la pièce. Puis, Il faut corriger les défauts laissés par les moules tant que l'argile est malléable. Pour ces finitions d'ébarbage, les seuls outils nécessaires sont : une éponge et des ébauchoirs.




  • L'objet est laissé à sécher ou passé en étuve. Il est enfourné dans le four froid avec les autres pièces et cuit en huit  heures de temps à 1050°. C' est ce qu' on appelle la cuisson de biscuit ou dégourdi, ou première cuisson, qui va donner aux pièces solidité et durabilité, ce qui va permettre la réalisation des étapes suivantes, à savoir l'émaillage et le décor.










  • On développe donc après cuisson les expérimentations et recherches sur les effets de surface pour les pièces. Après un soigneux dépoussiérage, l'objet biscuité va enfin être émaillé, c est à dire recouvert d' une mince couche d' émail.  On va pouvoir tester les émaux soit sur des tessons, soit sur des pièces d'essai. Pour cela il faut tenir à jour son carnet de recette... les mélanges d'émaux sont complexes à réaliser afin d'obtenir la couleur ou l'effet de surface souhaité !  








  • Il faut maintenant attendre la deuxième cuisson, la cuisson d'émail, afin que se dévoile le prototype fini... !



vendredi 27 mars 2015

Le designer Pierre Casenove : une leçon de slow design

M Pierre Casenove a gratifié, encore une fois, la section de BTS2 de sa présence, en dispensant ses conseils techniques, artistiques, et sa pensée sur le design contemporain... et son avenir.

La venue de M Casenove fut encore une vraie richesse et une ouverture pour les étudiants. Il leur a fait part de sa réflexion et du recul critique qu'il a pu prendre par rapport à sa profession de designer et céramiste... mais aussi de sa vision de citoyen engagé dans les problématiques actuelles du design, en lien avec ceux de la société et du monde contemporain.


Il a tout d'abord engagé le dialogue avec les élèves, en proposant une analyse et un échange sur sa vision du créateur /designer céramique à l'heure actuelle, et sur les fondamentaux techniques et culturels que celui-ci doit posséder afin de nourrir, développer et faire aboutir ses démarches de projet... et sur le rôle que tient dans cet exercice l'éducation nationale.


Il a beaucoup insisté sur l'évolution que connaît le design céramique en France, sur le retard accumulé par rapport à d'autres pays comme l'Italie, les pays scandinaves etc... quant au fait de proposer un nouveau concept de design, cette fois plus basé sur des productions 'haut de gamme', de qualité, en tachant de rester accessibles au plus grand nombre... et surtout des productions très personnelles.  
L'univers professionnel actuel est en pleine mutation. Et de nombreuses entreprises céramiques ont bien compris les enjeux du marché. C'est pour cela qu'il a encouragé les étudiants à croire en ce qu'ils font, à développer un travail qui soit issu de leur 'originalité', une création dont ils 'accouchent' après une vraie gestation personnelle... et une vraie connaissance de leur médium principal : la terre.


 M Casenove les a mis en garde contre la création dominante actuellement dans une partie de la création design et surtout dans l'art contemporain. C'est une mise en garde contre ce prêt à penser et à créer issue, entre autre, de la toile internet où tout est accessible, où chacun copie l'autre, aboutissant à des créations clonées sans âme. Mais c'est aussi un avertissement de défiance vis à vis d'une forme de pensée unique, de pensée sclérosante, dictée par les penseurs autoproclamés du bon goût et de la 'bonne forme'.
Pour Pierre Casenove, un avenir existe, pour ceux qui sauront se détacher de cela, et oseront proposer une voie originale, personnelle. Il faudra, selon lui,  engager aussi un travail qui tisse de nouveaux liens avec une société elle aussi en pleine mutation économique et sociale... qui attend autre chose. Cette nouvelle voie, pourrait se rapprocher de ce que l'on nomme déjà depuis quelques années le 'slow design'.


Après cette discussion et ces échanges, Monsieur Pierre Casenove passa en revue les différents projets des étudiants, qui ont chacun tenté de développer une réponse au problème posé : 'aller du four à la table '



Au cours des différentes discussions, les étudiants expliquèrent leurs concepts, leurs parti-pris et les options techniques et esthétiques choisies.


M Casenove leur donna des conseils afin d'améliorer leurs projets sur ces mêmes points : techniques, esthétiques... ergonomiques, mais aussi marketing. Il suggéra quelques pistes à approfondir et à développer, en fonction des faiblesses et des points forts de chacun des projets.


Chaque étudiant bénéficia ainsi d'un regard inquisiteur, pertinent, curieux... et hautement sympathique. Ces échanges, grâce à la disponibilité et à la gentillesse de M Casenove, furent très structurant pour les projets, mais surtout pour les élèves eux mêmes.